Historique
- Le premier « document » chiffré connu remonte à l'Antiquité. Il s'agit d'une tablette d'argile, retrouvée en Irak, et datant du XVIe siècle av. JC :
Un potier y avait gravé sa recette secrète en supprimant des consonnes et en modifiant l'orthographe des mots.
- EUCLIDE vers 285 av. JC : Démonstration de l'infinité des nombres premiers.
- 60 à 50 av. JC : Le chiffre de César (100-44 av. JC) ou Chiffrement par décalage. Aujourd'hui encore utilisé par ROT13 et ROT47.
- En 1586 le Chiffre de Vigenère élaboré par Blaise de Vigenère (1523-1596), diplomate français du XVIe siècle établit les bases du chiffrement polyalphabétique : c'est la première notion de clé de chiffrement (étend les idées du moine bénédictin Jean Trithème (1462-1516) publiées en 1518 qui pose les bases de la stéganographie). Le chiffrement de Vigenère ne sera décrypté qu'en 1854.
- En 1919 Hugo Alexander Koch (1870-1928), dépose un brevet de machine à chiffrer électromécanique : Enigma. Utilisée pendant la seconde Guerre mondiale par les Allemands. En 1942 après la capture d'un U-Boot équipé d'une machine Enigma, Alan Turing (1912-1954) réussit à casser le code.
Les américains à la même époque utilisaient le langage Navajo pour coder leurs messages.
En 1984 un étudiant s'amusa un jour à programmer en langage C la simulation du fonctionnement d'une machine Enigma. Ce programme fut inclus dans les distributions UNIX sous le nom de crypt, ce qui donna lieu à l'anglissisme "cryptage" en France.
- En 1976, les mathématiciens Whitfield Diffie (1944) et Martin Hellman (1945) ont ouvert la voie de la cryptographie asymétrique.
- La méthode de cryptographie RSA (initiales de ses inventeurs) a été inventée en 1977 par Ron Rivest (1947), Adi Shamir (1952) et Len Adleman (1945), à la suite de la découverte de la cryptographie à clé publique par Diffie et Hellman.
Le RSA est encore le système cryptographique à clé publique le plus utilisé de nos jours.
Il est intéressant de remarquer que son invention est fortuite : au départ, Rivest, Shamir et Adleman voulaient prouver que tout système à clé publique possède une faille et que le gouvernement Britanique ne devait pas l'utiliser.
Ces découvertes n'ont été rendues publiques qu'en 1997 par le GCHQ (Government Communications Headquarters) Britanique.